Résistances d’hier et d’aujourd’hui
Résister… A quoi ? Pourquoi ? Comment ?
Cet automne 2022, nous accueillons pour 6 semaines une artiste cinéaste, Camille de Chenay, qui s’est pris de passion pour une femme, Christine Granville, résistante pendant la deuxième guerre mondiale.
Apéro-rencontre
Mercredi 5 octobre, une trentaine de personnes se sont rassemblées à la médiathèque de Barrême pour rencontrer et accueillir Camille de Chenay, arrivée deux jours avant sur le territoire.
Merci pour cette belle soirée riche en information historique et en débat d’aujourd’hui.
Place aux ateliers !
Plongez dans l’univers captivant de cette artiste, entre fiction et documentaire, et partagez vos souvenirs et votre point de vue avec elle pendant les ateliers à venir ou… Quand vous voulez !
Où atterrir, un atelier ouvert à vos souvenirs et à votre actualité
Nés ici ou ailleurs, nous vivons sur ce territoire.
Hasard de la vie ? Choix ? Voulu ou subi ?
Venez vous raconter, pour une heure ou pour une journée, et rencontrer les histoires des autres participants.
Profitons-en pour questionner nos vies et nos attachements à la nature qui nous entoure.
# carnet de résidence :
Ces deux ateliers ont eu lieu samedi 8 octobre à la médiathèque de Barrême avec 6 participants, et dimanche 9 octobre salle polyvalente de St Julien du Verdon avec 17 participants. Quel engouement !
« Où atterrir? », c’est une notion tirée d’un livre de Bruno Latour intitulé « Où atterrir? » justement. Ce même week-end, le philosophe, sociologue et anthropologue Bruno Latour nous a quittés.
Après deux semaines de résidence à Barrême, Camille lance un appel aux habitantes et habitants pour retrouver des lieux de passage de la résistance. Après la ferme de Laval et la Haute Melle, que découvrir ? Quelqu’un aurait-il des informations sur la localisation de l’école de maquisard « La lavanderaie » ? N’hésitez pas à enrichir les recherches de Camille.
Résister, un atelier d’écriture
Imaginez une scène de résistance d’aujourd’hui, à l’échelle de votre vie.
A quel endroit aimeriez-vous intervenir ? Comment êtes-vous prêt à vous battre ? Quel est cet attachement de votre vie, si fort que sa mise en danger vous inspire un désir de résistance ? Est-ce de voir un bois se faire raser ? Une voie de chemin de fer non réparée ? Une école fermer ?
Et Christine Granville, résistante d’hier, comment l’imaginez-vous ? Que ferait-elle aujourd’hui ?
Une journée d’écriture entre fiction et réalité !
# carnet de résidence :
Ces deux ateliers ont eu lieu samedi 22 octobre à la salle polyvalente de Blieux avec 10 participants, et dimanche 23 octobre salle polyvalente de Clumanc avec 6 participants.
Voici le récit d’Olivier, un des participants à l’atelier qui s’est déroulé à Blieux :
« Sous la direction de Camille, nous nous sommes attelés à coucher par écrit plusieurs scènes de résistance inscrites dans la vie quotidienne ou l’histoire, souvent tirées de l’expérience propre des auteurs.
Certains choisirent le mode décapant de l’absurde et défendirent, par exemple le droit pour un homme au chapeau melon, danseur de cabaret, à se produire « dans une démarche sans équivoque »…!
Dans une référence (incertaine) à des faits potentiellement réels, un dialogue subtil et bourré d’humour, et pourtant très sérieux, opposait, à fleuret moucheté, un président d’association culturelle à sa jeune chargée de communication qui affectionnait un peu trop les anglicismes…
Un autre dialogue figurait une mère, qui enfin, osait résister à son enfant tyrannique.
Une participante rejouait une expérience au sein de laquelle elle s’était soumise à l’injonction vulgaire d’un chasseur lui intimant l’ordre de rebrousser chemin. Dans cette scène dialoguée réparatrice, elle résistait et continuait son chemin.
Un autre récit, en prise avec l’actualité et dans une perspective historique, relatait un homme qui levait le poing contre l’infernal recommencement de l’oppression des totalitarismes en Ukraine.
D’autres mises en scène écrites puis lues, comme toujours, aux participants, pour un partage, s’inscrivaient dans la perspective (indiquée par Camille dans le sillage de Bruno Latour) de procurer une réelle identité aux lieux naturels en vue d’en faire des entités juridiques qui puissent se défendre (Camille nous indiquait à sujet le dossier Idées du Monde daté du jour même, 22 octobre2022).
Aussi des lieux naturels prirent la parole :
Et furent ainsi abordés le souvenir de lieux abîmés par les outrages du progrès (jolie description de la Durance « joyeuse et translucide » de l’enfance), évocation d’un verger luxuriant sacrifié à l’impératif de la villa individuelle, souvenir d’une lutte pour la préservation du territoire contre les déchets ultimes de la côte…
Entre légèreté et gravité, dans des créations collectives ou individuelles, avec le regard enthousiaste et référencé de Camille, ce fut un beau moment de partage et de réflexion sur la notion de résistance. »
Balade cinématographique, un atelier filmé
Pour le mois de décembre (10 et 11), Camille de Chenay vous invite à imaginer une scène de résistance (à rédiger et lui envoyer). Cela lui permettra de nourrir le film dont beaucoup de scènes seront tournées à l’occasion des ateliers « Balade cinématographique » en décembre à Senez et à Lambruisse.
Aller sur les chemins de la résistance… Observer le paysage, chercher les traces de l’Histoire, s’inspirer du récit historique, écouter sa conscience citoyenne. Et ainsi endosser le costume de Christine Granville, ou celui du cinéaste !
Samedi 10 décembre salle polyvalente de Senez
Dimanche 11 décembre salle polyvalente de Lambruisse
De 10h00 à 17h00
# carnet de résidence :
Ces deux ateliers ont eu lieu samedi 10 décembre à la salle polyvalente de Senez avec 10 participants, et dimanche 11 décembre à la salle polyvalente de Lambruisse avec 4 participants.
Voici le récit d’Olivier, un des participants à l’atelier qui s’est déroulé à Blieux :
« Nous étions 4 ce dimanche à Lambruisse ( Laetitia, un couple de Barrême nouvellement arrivé, avec leur bébé de 9 mois, en provenance d’Espagne, dont la femme est médecin et va succéder au docteur de Barrême sur le départ) pour procéder à l’enregistrement de petites saynètes poétiques en lien avec la nature. Camille de Chenay a d’abord procédé au récapitulatif des différents ateliers qui se sont succédé, a expliqué sa démarche autour des résistances. Puis elle nous a demandé d’imaginer des phrases ou des expressions à l’image de celles, codées, utilisés pour transmettre des messages aux résistants,depuis Londres. Comme : « La montagne s’effondre, les pierres ruissellent »…. Vint la partie technique du fonctionnement d’une caméra (diaphragme, point focale) et sur la manière de l’utiliser ( panoramique, travelling). Enfin, dans l’après-midi, nous nous prêtères à la mise en scène et au tournage de petites saynètes inscrites dans l’environnement naturel et dont la poésie faisait écho aux phrases sybillines, sobrement absurdes, parfois un peu sinistres, imaginées plus tôt. En discutant avec Camille après, elle expliquait vouloir se servir de ces saynètes comme de respirations, de transitions au sein d’une œuvre où elle laisserait la parole aux différents acteurs rencontrés durant son séjour. »
Clap de fin
Une vingtaine de personnes se sont rassemblées pour partager un dernier moment avec Camille de Chenay et écouter où l’ont menée vos rencontrer, vos réflexions, vos résistances…Confrontées aux résistances d’hier.
Comme sur un plateau télé, Camille a invité certains participants aux ateliers à témoigner.
Jeudi 15 décembre
18h00
Médiathèque de BARRÊME
# carnet de résidence :
Ecoutez l’interview passionnée et passionnante de Camille de Chenay au micro d’Annabel, sur Radio Verdon Castellane :